La question de l’affectivité chez Marc Richir

Cette communication a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé La pensée de Marc Richir : une phénoménologie du réel ?  qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 24 au 30 juillet 2022, sous la direction de Sacha CARLSON, Patrick LANG, Joëlle MESNIL et Jean-François PERRIER.

Cette rencontre interdisciplinaire se donnait pour objectif d’approfondir la pensée du phénoménologue belge Marc Richir (1943-2015), en travaillant deux axes majeurs de son œuvre. D’une part, il est l’un des très rares phénoménologues à ne pas avoir rejeté définitivement l’apport structuraliste, tout en en limitant le champ où celui-ci peut légitimement être mobilisé. Il a ainsi conçu une “architectonique” organisée autour des deux pôles entre lesquels sa réflexion n’a cessé de se déployer : le symbolique et le phénoménologique. D’autre part, contre toute une tendance post-moderne et hyper-nominaliste de la pensée contemporaine, il n’a cessé de chercher à comprendre comment un langage peut dire un réel qui se tienne véritablement hors langage. C’est ainsi que László Tengelyi a pu dire au sujet de la phénoménologie richirienne qu’elle s’ancre dans le réel, sans jamais pour autant succomber à une conception naïve ou dogmatique qui se résumerait à un pur idéalisme ou à un pur réalisme.

Alexander Schnell est actuellement professeur de philosophie à l’université à Wuppertal après avoir été enseignant-chercheur en France pendant plus de 15 ans. Il est le fondateur et le directeur des Archives Marc Richir à Wuppertal. Il dirige (ou a dirigé) jusqu’à présent dix thèses de doctorat consacrées à l’œuvre et la pensée de Marc Richir. Ses travaux portent sur la phénoménologie transcendantale et la philosophie classique allemande.

Résumé de la communication

L’objectif de cette intervention était de présenter — dans ses grandes lignes — la “phénoménologie de l’affectivité” de Marc Richir. Son idée de base est que nous vivons en permanence, dans les possibilités imprévisibles de notre existence, un “surplus affectif” qui renvoie à un “moment” du sublime. Ce “moment” peut être “négatif” ou “positif”. Dans le “moment positivement sublime”, il y a la possibilité de la “rencontre”, dans le “moment négativement sublime”, il y a “malencontre”. En arrière-plan se trouve la conception kantienne selon laquelle l’entendement échoue à maîtriser ce surplus, tandis que la raison est capable d’y résister et de s’en édifier. La conception richirienne de l’affectivité sera d’abord reconstituée eu égard à ses différentes sources dans l’histoire de la phénoménologie avant que ne soit présenté son rôle dans tout sens se faisant (Sinnbildung).

Conférence proposée par Canal U, plus d’info sur le site de Canal U




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